Histoire du passé de Varvinay
Avant 1790 , il est situé dans le “Barrois non mouvant” et dépend de la Prévôté d’Hattonchâtel , du Baillage de Saint-Mihiel , de la copur souveraine de Nancy et du Diocèse de Verdun , Archidiaconé de la Rivière et Résidence du Curé depuis 1692 . En 1790 , le village fait partie du district de Saint-Mihiel et du canton d’Heudicourt . Le Saint Patron de la commune est Saint-Jean Baptiste et se fête le 24 juin. En 1742, la commune comptait ” 28 feux ” et ” 133 communiants ” ( Archiprêtré de Commercy, page 744 ). En 1881 , la commune comptait 201 habitants et était animée par 3 aubergistes, 2 marchands de bois, 1 boulanger, 1 bourrelier-sellier , 1 buraliste , 1 charron , 2 maréchaux-ferrants , 1 menuisier et 1 meunier . l’église a été construite en 1840 et bénite en mai 1841.
Warvinay en 1329 ( vente par H.du Châtelet à l’évêque de Verdun )
Warvinoy en 1373 (ch Des Comtes de Bar , C. de Saint-Mihiel )
Warvinot en 1642 ( Mâchon ) Warvinet en 1656 ( carte de l’évêché )
Voiruine en 1700 ( carte des états ) et 1707 ( carte du Toulois )
Widiniacum en 1707 (ibid.)
Warnetum en 1738 ( d’après le Pouillé )
Warvignay ,
Varvignay en 1745 (Roussel )
Varvinay en 1786 ( Procès-verbal )
(source : extrait du dictionnaire topographique de la Meuse, édition récente Lacour)
Histoire du passé de Senonville
En 1546, le village intègre la Seigneurie de Maizey. Avant 1790 , il est situé dans la ” Barrois non mouvant “, marquisat, office et coutume de Hattonchâtel , du Baillage de Saint-Mihiel , de la Cour souveraine de Nancy et du Diocèse de Verdun . Il a également été annexe de Varvinay entre 1803 et 1945. En 1790 , le village fait partie du district de Saint-Mihiel et du canton de Heudicourt. La fête communale est le 1er Août. Son église fortifiée est dédiée à saint-Pierre aux Liens et date de la fin du XII ème siècle. En 1851 , le village comptait 21 brodeuses mais vivait essentiellement de l’extraction de la pierre. En 1881 , il y avait 174 habitants ; en 1907 , il y avait 145 habitants et était animé par 2 aubergistes , 2 marchands de bois, 1 buraliste , 1 épicière mais surtout il y avait le travail des carrières . Dès Septembre 1914 , le village est occupé par l’armée allemende jusqu’à la libération du Saillant de Saint-Mihiel le 12 septembre 1918.
Ecclésia de Senonville en 1180 ( Bulle d’Alexandre III ) Ceunonville en 1329 ( Vente par H.du Châtelet à l’Evêque de Verdun ) Senonis-villa en 1738 ( Pouillé )
Nos trois villages qui dépendaient du Duché de Lorraine ont été rattachés à la France en 1766 après la mort du Roi Stanislas .
Histoire du passé de Savonnières en Woëvre
La terre de Savonnières aurait été érigée en fief pour Henri de la Tour de Savonnières. En 1264 , elle fait partie de la Châtellerie d’Hattonchâtel qui la donne en fief à Herbert de Savonnières , puis à ses frères Nicolas et Bertremont. En 1497 , le Duc René II abandonne la seigneurie à Gérard d’Avillers à charge de la restaurer. Savonnières appartient à la famille Latour en 1614 , puis successivement aux rutant , Oryot d’Apremont et Nettancourt-Vaubécourt jusqu’à la révolution. En 1766 , Savonnières devient français par le rattachement de la Lorraine à la France . Au 19ème siècle , les femmes y sont brodeuses tandis que les hommes sont scieurs de long. Le village abrite aussi un moulin , un équarrissage , une huilerie et pratique la culture du chanvre. En 1881 , il y a 120 habitants et le saint Patron du village est Saint-Hilaire
Famille DE LA TOUR DE SAVONNIERES
SENONVILLE
Un drame Français , une histoire partagée pendant la guerre 1914-1018
Par Martial TALFOURNIER
Le tragique destin de Madame BAUNE
C’est effectivement un tragique destin qu’a connu Madame Marie Lecarne, veuve Baune , mère de l’instituteur de Senonville . Restée seule, en tant que française, parmi les soldats allemands , dans son village situé derrière les lignes allemandes , elle sera tuée par un obus américain au cours de l’offensive visant à libérer le saillant de Saint-Mihiel .
Le 1er Août 1914 la mobilisation générale est décrétée . Alexis Baune , instituteur titulaire de la commune de Senonville et sergent-chef de réserve , a déjà rejoint le 161e régiment d’infanterie à Chauvoncourt près de Saint-Mihiel où il a effectué son service militaire en 1907 . Blessé par éclat d’obus dans la région lombaire dès le 6 septembre suivant , il sera cité à l’ordre du régiment le 23 mars 1915 et décoré de la Croix de Guerre . Nommé adjudant le 8 octobre de la même année , il servira également aux 48ème et 298ème régiments d’infanterie . Durant les quatre années de guerre , il n’aura pas de nouvelles de sa maman , Saint-Mihiel et Senonville se situant dans la zone d’occupation allemande . Il effectuera de nombreuses mais infructueuses démarches pour retrouver sa trace , notamment auprès du bureau pour la recherche des disparus ouvert à Zurich, la Suisse étant d’ailleurs le pays par lequel ont transité des centaines de Français déportés en Allemagne, puis expulsés vers la France.
Toujours sous les drapeaux le 23 octobre 1918 , l’adjudant Baune est avisé par l’inspecteur d’académie de la Meuse que sa mère a été retrouvée morte sous les décombres de l’école de Senonville . L’affaire a été consignée dans un procès-verbal établi par la gendarmerie et adréssé au préfet du département . L’intéressée a été inhumée dans le petit cimetière de la localité et , sur la tombe , son fils trouvera une bouteille contenant une copie du rapport de découverte du corps d’une femme correspondant à sa mère .
Dans ce rapport, le sergent casernier Alexandre Raoult ainsi que les soldats Mugnier et Crouzil du 130ème régiment d’infanterie relatent les circonstances de la découverte des restes de la malheureuse , lors du déblaiement des ruines de l’école . Ils précisent que, selon des officiers allemands prisonniers et quelques civils français de passage dans la commune, Madame Baune était demeurée seule à Senonville durant toutes les hostilités . Elle aurait été tuée lors du bombardement précédent l’offensive américaine du 12 septembre 1918 . A ce stade, il était ignoré si elle avait été désignée contre sa volonté en vue de travailler pour l’occupant ou si elle avait fait acte de volontariat pour ne pas quitter la maison de son fils .
Quoi qu’il en soit , Alexis Baune tente d’obtenir d’autres informations. Il adresse des lettres aux trois militaires qui ont découvert le corps de sa maman. Parmi les réponses qui lui parviennent, l’une lui apprend qu’elle était certainement en train de préparer du café lorsqu’un obus de gros calibre est tombé sur l’immeuble où elle se trouvait : en effet , à côté de son cadavre ont été retrouvés un réchaud et une fusée d’obus de gros calibre . En outre, dans sa correspondance, le soldat Mugnier relate avoir appris par des témoins que Madame Baune était retenue prisonnière par les Allemands .
Alexis baune reprend alors son métier d’instituteur . En 1919, il apprend par le maire de la commune qu’un professeur de Colmar, ancien officier allemand ayant cantonné à Senonville, cherchait à le contacter.Il lui communique son adresse et reçoit quelques jours plus tard une longue lettre écrite en français . Officier durant le conflit , le professeur A.Weurt, est arrivé avec son unité à Senonville en mai 1917 . Madame Baune lui a été présenté par ses prédécesseurs comme étant une dame courageuse qui aurait choisi de rester dans le village malgré le péril ! Selon lui, les soldats , qui étaient “aux petits soins pour elle”, lui donnaient de la nourriture prélevée sur les repas cuits dans une cuisine roulante ( Feldküche) . Il l’aidaient à cultiver son jardin et allaient régulièrement lui chercher des vivres auprès du comité hispano-américain à Saint-Mihiel . Un officier aurait même réussi à lui procurer des nouvelles de son fils ! Un abri bétonné avait également été construit par des pionniers ( soldats du génie ) dans la cave de l’école , pour qu’elle s’y réfugie en cas de bombardement . C’est le cas lors de la formidable préparation d’artillerie précédant l’offensive américaine du 12 septembre 1918 . Toutefois, elle croit bon d’en sortir à la faveur d’une accalmie . Elle se rend alors dans sa cuisine au premier étage, en vue de confectionner un café, lorsqu’un obus percute l’école, l’ensevelissant sous les décombres . Malgré leurs efforts , les soldats allemands ne réussissent pas à la dégager ; d’ailleurs ils estiment qu’elle est morte . Un peu plus tard , ils sont obligés d’exécuter l’ordre de repli en direction de Vigneulles-les-Hattonchatel .Le professeur Weurt précise qu’un rapport consignant l’évènement a été établi par le chef de la ” commandanture ” locale allemande, mais le document a sans doute été perdu dans la tourmente . Il joint à sa lettre deux photographies de Madame Baune s’entretenant avec des officiers .
Grâce à ces informations , Alexis Baune a certainement pu faire son deuil . Il poursuivra sa carrière d’instituteur , notamment à Saint-Mihiel, et s’investira dans les associations d’anciens combattants. Il se mariera et aura des enfants qui, avec d’autres membres de sa famille , demeureront dans le département de la Meuse . Quand à Madame Baune, son souvenir est entretenu par la mention de son nom sur le monument de Senonville, restauré en 2010 à l’initiative de Monsieur Jean Hazard , maire-délégué . Sur ce monument sont inscrits les noms des victimes de ce conflit . Car celui-ci a fait payer un lourd tribut à ce village : dix-neuf morts , quatre mobilisés et quinze civils , dont Madame Baune .